Académie Royale

Conférence – Exposition – Concert 

Dans son projet Glorious Bodies, l’artiste liégeoise Sophie Langohr opposait d’une manière étonnante des portraits des statues des Apôtres de l’église Saint-Nicolas à Eupen, créées à Cologne par le sculpteur Gérémie Geisselbrunn (1595 – 1660) en 1642 aux icônes des mannequins, stars et modèles actuels. 

Saint Mathias par Gérémie Geisselbrunn (1595 – 1660) photographié comme Ricky Hall, de la série Glorious Bodies, photographies noir et blanc marouflées sur aluminium, 2 x (55 x 44 cm), 2013 -2014. 

… elle use de tout l’artifice du shooting et de la photographie de mode, afin d’imposer toute la gloire et la célébrité des mannequins, stars et modèles actuels aux Saints sculptés par Jérémie Geisselbrunn vers 1640, destinés à l’église des Mineurs de Cologne et aujourd’hui campés aux piliers de l’église Saint Nicolas d’Eupen. Voici les icônes des Pères et Apôtres glacés dans cette inattendue seconde (d’)éternité. Le casting est pour le moins singulier. 

(Extraits d’un texte de Jean-Michel Botquin, Galerie Nadja Vilenne, Liège) 

Inspiré et fasciné par ces œuvres, le compositeur et violoniste eupenois Paul Pankert a créé des pièces qui s’opposent d’une manière similaire, à travers les siècles, aux œuvres pour clavecin de Giramolo Frescobaldi (1583 – 1643), pour flûte à bec de Jacob van Eyck (1590 – 1657) et pour violon de Heinrich Ignaz Franz Biber (1644-1704). Il utilise dans ce but des techniques de composition d’aujourd’hui, notamment la transformation et la spatialisation du son en temps réel par des moyens électroniques.  

Le matériau de composition de la Toccata pour clavecin et électronique live provient de deux œuvres de Girolamo Frescobaldi (1583 – 1643). D’une part, la ‘Toccata Prima’ (Il secondo libro di Toccate), dont il détache des phrases et des fragments, les réassemble et les transforme électroniquement et, d’autre part, ‘Hinno Dell’ Apostoli’, en référence aux portraits des statues d’apôtres traitées par Sophie Langohr. A la manière de Frescobaldi dans la Toccata, cette pièce est constituée de différentes séquences contrastées.  

Les variations pour flûte à bec de Jacob van Eyck (1590 – 1657), extraites de son œuvre Der Fluyten Lust-hof,  lui ont inspiré cette Pavane pour flûte à bec et électronique live. Tout comme son modèle, elle est constituée de variations sur la mélodie du XVIe siècle Pavane Lacrimae, devenue célèbre grâce à la chanson Flow my tears de John Dowland.  

L’approche est différente dans la sonate pour violon et basse continue de Heinrich Ignaz Franz Biber. Il s’agit ici de la basse continue qui est réalisée en direct à l’aide des moyens électroniques. 

Ces trois compositions ont été créées en collaboration avec le Centre Henri Pousseur de Liège lors d’un concert du Ostbelgienfestival à l’IKOB à Eupen le 16 juin 2019. Une série des diptyques de Sophie Langohr y a été exposée pour l’occasion. 

Liens vers les enregistrements de ce concert : 

Programme de la conférence-exposition-concert : 

Introduction Sophie Langohr, Paul Pankert 

Paul Pankert. Pavane (flûte à bec & live-electronics) d’après Jacob van Eyck (1590 – 1657) : Pavane lachrymae  

Conférence de Sophie Langohr: De nouvelles histoires  

Conférence de Paul Pankert : Entre musique baroque et musique contemporaine 

Paul Pankert: Toccata (clavecin & live-electronics) d’après Girolamo Frescobaldi (1583 – 1643) : Il secondo libro di Toccate: Toccata Prima 

Conférence de Sophie Langohr: Glorious Bodies, New Faces… concept et réalisation 

Conférence de Paul Pankert : L’extension de la palette sonore par l’électronique dans mes compositions récentes 

Heinrich Ignaz Franz Biber (1644-1704) : Sonate pour violon et basse continue (Rosenkranzsonaten nr 1) 

Musiciens du KL-EX-Ensemble:  

Claire Lecoq, clavecin 

Tomma Wessel, flûte à bec 

Paul Pankert, violon 

Live-electronics: Centre Henri Pousseur, Liège 

Représentation:

31. März 2022 @17h00: Académie Royale, Rue Ducale 1, 1000 Bruxelles (B)

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